Je n’aime pas les enfants (2)
(pour rappel, le texte je n'aime pas les enfants 1 clic clic dessus le lien)
Rappelez-vous il y a quelques mois je vous racontais que j’avais du mal à papouiller un bébé et vouloir à tout prix embrasser un enfant qui n’avait pas l’air d’en avoir envie.
Evidemment si un enfant venait vers moi, je ne le rejetais pas bien sûr mais j’adoptais le même comportement qu’avec un adulte, il faut un temps pour s’apprivoiser, pour se découvrir avant d’être à l’aise.
Mais on m’a fait souvent comprendre que je n’avais sans doute pas l’instinct maternel.
Je terminais cette note en évoquant l’instinct maternel et en posant la question :
C’est quoi l’instinct maternel ?
Le Petit Robert donne comme définition de l'instinct : "impulsion qu'un être vivant doit à sa nature." "Tendance innée et puissante commune à une espèce". La question étant de savoir si s’occuper d’un enfant c’est inné et si c’est commun à toute notre espèce.
Vu les infanticides, la pédophilie, sur ce dernier point je dirais d’emblée que non ce n’est pas commun à toute notre espèce.
Il faudrait là aussi mieux cerner ce qu’on entend par s’occuper d’un enfant : subvenir à ses besoin, le nourrir, le construire, lui transmettre nos connaissances, l’aimer et le câliner, etc…
Une part d’inné sans doute, de conditionnement et d’éducation aussi mais beaucoup d’apprentissage aussi.
Eduquer et même nourrir cela s’apprend, l’instinct primaire animal suffit peut-être à maintenir en vie, à protéger mais pas à élever son enfant.
J’avoue que j’ai du mal avec tout ce qui est prédéfini, qui rentre dans une case.
Je ne crois pas au déterminisme mais je pense que tout se construit, que c’est la somme de nos expériences qui fait de nous les êtres que nous sommes.
Dès lors je ne suis pas d’accord pour dire que tout repose sur l’instinct maternel et que les personnes qui en seraient dépourvues, celles qui ne sont pas attendries à la vue d'un nourrisson feront de mauvaises mères.
Beaucoup de jeunes filles culpabilisent de ne pas ressentir de désir d’enfant et le vivent comme une anormalité, mais ce prétendu instinct maternel commun aux espèces animales peut se mettre en place pendant la grossesse ou après l’accouchement sans qu’il soit nécessairement visible avant. On parlera plutôt d’amour maternel et paternel car on est souvent un peu isolée dans cette histoire d’instinct comme si le père n’avait aucun rôle à jouer.
C’est en m’informant, en écoutant les expériences des autres que je me sens prête, que je n’angoisse pas trop à la venue de ce bébé. Oh il y a beaucoup à apprendre mais cela se fera au jour le jour, par tâtonnement, par déduction, par essais, instinctivement aussi, en s’écoutant, en se fiant à notre ressenti.
Mais je ne pense pas que de façon innée on sache s’occuper d’un enfant, de la même manière que ce n’est pas inné d’aimer les enfants, d’aimer tous les enfants. On a besoin de passer par une phase d’appréciation mutuelle comme dans toutes les relations humaines.
Il y a des enfants que je n’aime pas, que je trouve cons et pas intéressants et d’autres avec qui le feeling passe rapidement.
Si on avait conscience de cela on se poserait moins la question de savoir si on est capable de bien s’occuper de son enfant, car oui on est tous capable d’apprendre à s’en occuper. Il y aurait sans doute moins de baby blues si on avait confiance en ses capacités d’apprentissage.
Une notion encore plus dangereuse pour moi que celle de l’instinct maternel et celle de l’horloge biologique, mais je vous réserve cela pour le 3ème volet de cette série de billets.
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