Des petits maux et des gros mots
Désolée de cette longue absence due à une flémingite gravidique mais j’ai un mot d’excuse de mon unique neurone qui n’arrivait plus à se connecter avec mes doigts empêchant ces derniers de tapoter sur le clavier de l’ordinateur.
J’avais du mal à trouver une idée de note rigolote. Non c’est inexact
j’en ai deux ou trois qui végètent dans un coin mais que j’ai du mal à
mettre en forme car la mienne de forme ne va pas très bien. Attention de
ne pas confondre avec mes formes qui se portent trop bien elles !
J’ai nagé ces dernières semaines entre deux eaux mais pas pour
accompagner Princesse Alien dans sa piscine olympique. Mes eaux sont
troubles et incertaines avec des petits points d’interrogation qui
flottent à la surface.
Mon vaisseau médical a perdu son capitaine, le grand Lulu, qui a passé le flambeau à l’hôpital pour mon suivi de grossesse, j’ai gagné une flotte de personnel tous plus gentils les uns que les autres mais cela perturbe mes habitudes.
J’ai du coup un agenda astronomique de rendez-vous dans des galaxies
forts éloignées, de l’hôpital B à l’hôpital T, du laboratoire Z à mon
domicile, cela s’enchaîne à la vitesse de la lumière.
Il va me falloir trouver des surnoms à tout ce beau monde maintenant !
Je suis devenue reposette, c’est comme canapette mais avec des
autorisations de se mouvoir un peu plus, et c’est appréciable de pouvoir
naviguer –dans les eaux troubles-un petit peu.
Ma grossesse n’est vraiment pas un long fleuve tranquille, et mon vocabulaire s’enrichit de nouveaux noms barbares chaque semaine.
Comme je vous l’avais dit précédemment, on craignait une suspicion d’hydramnios (trop de liquide amniotique) qu’on a vérifié la semaine dernière avec une échographie. Le niveau est important mais n’atteint pas l’indice qui fait basculer dans la grosse surveillance. Une nouvelle échographie est programmée la semaine prochaine. Je passe donc d’une surveillance pour perte de liquide et suspicion d’oliogoamnios (manque de liquide amniotique) à une surveillance pour excès de liquide !
Puis le diable bête est venu me titiller par la queue avec son taux
juste limite qui déclencha un débat entre la sage femme et le médecin de
l’hôpital, la première préconisant un suivi scrupuleux à coup de prise
de sang et de régime strict, la seconde m’estimant hors protocole donc
aucune surveillance à faire. C’est bien le genre du diable de semer la
zizanie !
Du coup j’ai coupé la queue du diable en deux et je tente de réduire le
sucre et de faire attention à mon alimentation, ce qui bien sûr ne
m’empêche pas de grossir un peu trop ce dernier mois…
Se rajoute à ça d’autres petits maux amers que je jetterais bien à la mer.
Comme mes mains qui me font souffrir le martyre, qu’on dirait qu’elles
sont clouées à une croix tant elles deviennent inutiles à cause de mes
canaux carpiens bouchés et de mes doigts qui ont gonflé.
Comme mes pieds boudinés qui font la grève de la chaussure et demandent
une augmentation de taille, pour chausser du 42 ! (véridique je vais
tester une bottine 42 italien qui taille petit car le 40 je n’arrive
même plus à le passer alors que je fais du 39,5).
Comme les tiraillements aux jambes, le dos qui commence à exister et me
fait comprendre que lui aussi à le droit de se plaindre et réclamer des
massages à Mezcal.
Évidemment s’il n’y avait que ça, la grossesse serait presque sereine
mais je ne fais rien dans la simplicité et ne pouvait me contenter de
symptômes classiques de la grossesse.
Je rajoute un nouveau gros mot : la cholestase gravidique.
Qu’est-ce donc cette bête ?
Une vilaine bête, pas sympa du tout qui nous fait chanter de l’Yves Duteil « j’ai la peau qui me démange alors je gratte un petit peu ».
Plus sérieusement, selon une définition trouvée sur le net :
« Il s’agit d’un disfonctionnement du foie, généralement un mauvais écoulement de la bile dans les canaux biliaires ou une diminution de la sécrétion de la bile dans ces mêmes canaux. Cette complication survient la plupart du temps pendant le troisième trimestre de la grossesse, persiste jusqu’à l’accouchement et cesse 4 à 8 jours après celui-ci. Cette maladie affecte environ 0,35% de femmes en France. C’est donc une maladie rare dont on connaît encore peu de choses. »
Les symptômes sont la grattouille sur tout le corps sans boutons, des démangeaisons si sadiques qu’elles font la fête la nuit m’empêchant de dormir.
Ne vous inquiétez pas je suis suivie et sous traitement depuis hier, d’ailleurs je vous en parlerai plus longuement la prochaine fois, mes doigts ont rendez-vous avec ma peau pour l’instant et une folle envie de chanter me reprend !
Découvrez la playlist Duteil Yves avec Yves Duteil